
Le virus mpox a atteint des proportions alarmantes en 2025, avec plus 14.700 cas signalés dans la Région africaine de l’OMS depuis 2024. Particulièrement préoccupant, plus de 95% de ces infections se concentrent en République démocratique du Congo, où Plus 9.500 cas dont 43 décès ont déjà été enregistrés. Cette situation a conduit l’OMS à déclarer une Urgence de santé publique de portée internationale le 14 août 2024, notamment en raison de la circulation active du mpox de clade 1 en Afrique centrale.
Nous observons également une propagation inquiétante vers l’Europe, avec des cas confirmés en Suède, Allemagne, Royaume-Uni et Belgique. La classification des virus mpox en différents clades revêt une importance cruciale, le clade 1 étant associé à des taux de létalité plus élevés, pouvant atteindre 10% selon le contexte. Dans cet article, AFRICHECK vous un guide sur les nouveaux variants du virus mpox, les symptômes à surveiller, et les mesures préventives essentielles pour vous protéger en 2025.

Nouveaux variants du Mpox : ce que révèle la génomique 2025
La classification génomique du virus mpox a considérablement évolué en 2025, révélant une complexité croissante des variants en circulation. L’analyse génomique identifie désormais trois clades principaux : le clade I (Afrique centrale), le clade IIa (Afrique de l’Ouest) et le clade IIb (responsable de l’épidémie mondiale de 2022).
Le clade I se divise en deux sous-clades : Ia et Ib. Ce dernier, identifié récemment en République démocratique du Congo (RDC), présente un profil génétique distinct et préoccupant. Depuis septembre 2023, le clade Ib s’est propagé rapidement, d’abord à Kamituga en RDC, puis dans huit pays africains avec transmission communautaire. En août 2024, 28 pays à travers le monde avaient signalé des cas de mpox dus au clade Ib.
Les analyses génétiques révèlent que le clade Ib présente environ 149 mutations nucléotidiques , soit 54% de variation par rapport au clade I. Parmi ces mutations, on observe des délétions importantes, notamment une délétion d’environ 1 kbp(unité de mesure utilisée pour exprimer la taille de l’ADN double brin) dans le gène OPG032. Ces changements génétiques ont des conséquences directes sur la virulence et la transmissibilité du virus.
En effet, les mutations du clade Ib sont principalement dues à l’activité de désamination de l’enzyme APOBEC3, un mécanisme qui modifie le génome viral en transformant la cytosine en uracile. Ce processus explique pourquoi le génome viral contient deux fois plus de paires AT que de paires GC.
Par ailleurs, le clade Ib présente un taux de létalité estimé entre 3 et 4%, significativement plus élevé que celui du clade IIb (moins de 1%). Cependant, il reste moins létal que le clade Ia qui peut atteindre un taux de mortalité de 10%.
La transmission du clade Ib diffère également des variants précédents. Alors que le clade IIb se propageait principalement par contacts sexuels entre hommes, le clade Ib se transmet par contacts intimes hétérosexuels et homosexuels, notamment via les travailleurs du sexe dans les zones densément peuplées. Cette caractéristique explique la propagation rapide en RDC puis en Afrique de l’Est.
La surveillance génomique mondiale s’intensifie face à cette menace. Des études récentes montrent que les tests PCR standard pourraient ne pas détecter efficacement le clade Ib en raison d’une délétion dans le gène cible C3L, nécessitant une adaptation des protocoles diagnostiques pour 2025.
Symptômes cliniques atypiques et complications observées sur le Mpox
Les manifestations du virus mpox en 2025 diffèrent considérablement des descriptions classiques, présentant un profil clinique atypique qui complique le diagnostic. Contrairement aux épidémies antérieures, les lésions cutanées se concentrent souvent sur des zones spécifiques sans dissémination généralisée.
Les lésions génitales, périanales et buccales constituent désormais la présentation prédominante, particulièrement avec le clade IIb. Ces lésions peuvent être isolées, peu nombreuses, voire uniques, et apparaissent parfois avant même les symptômes systémiques. En outre, ces lésions peuvent coexister à différents stades d’évolution (vésicules et pustules simultanément), contrairement à l’évolution synchrone traditionnelle.
La douleur représente un symptôme majeur, souvent disproportionnée par rapport à l’apparence des lésions. En effet, jusqu’à 57% des patients signalent une douleur significative, notamment musculo-squelettique et génitale. Par ailleurs, la douleur constitue la principale cause d’hospitalisation dans 30% des cas hospitalisés, particulièrement pour les douleurs rectales sévères.
Parmi les complications fréquentes, on observe:
- Complications cutanéo-muqueuses: surinfections bactériennes pouvant évoluer vers une septicémie
- Atteintes oculaires: conjonctivite (8,9% des cas), kératite (3,4%) et déficience visuelle (4,3%)
- Manifestations neurologiques: encéphalite et myélite, bien que rares
- Complications génito-anales: œdème pénien, paraphimosis, phimosis et proctite sévère
La proctite, inflammation du rectum, représente une complication particulièrement douloureuse touchant 14 à 32,9% des patients. Tandis que les complications respiratoires comme la pneumonie sont rapportées dans environ 50% des cas.
Les personnes immunodéprimées, notamment celles vivant avec le VIH non contrôlé, présentent un risque accru de formes graves. Dans les infections à clade I, le , contre 0,1% à 3,6% pour le clade II.
Les enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes et les patients immunodéprimés nécessitent une surveillance accrue, car ils développent plus fréquemment des complications graves. En 2025, la prise en charge de ces complications représente un défi majeur pour les systèmes de santé mondiaux.
Prévention, vaccination et recommandations sanitaires 2025
Face à la propagation du virus mpox en 2025, la prévention reste notre principale défense. L’Organisation mondiale de la santé préconise désormais une stratégie double: vaccination ciblée et mesures d’hygiène renforcées.
Le vaccin MVA-BN (commercialisé sous les noms Imvamune®, Imvanex® ou Jynneos®) constitue le premier vaccin contre le mpox à figurer sur la liste de préqualification de l’OMS. Ce vaccin s’administre en deux doses espacées de 28 jours et offre une protection estimée à 76% après une dose et 82% après deux doses. Les efforts de vaccination progressent en Afrique, avec plus de 650 000 doses administrées dans 6 pays, dont 90% en République démocratique du Congo.
Pour les personnes infectées, l’isolement est recommandé jusqu’à guérison complète des lésions cutanées, généralement 2 à 4 semaines. Durant cette période, il est essentiel de:
- Couvrir toutes les lésions avec des vêtements ou pansements
- Porter un masque bien ajusté lors d’interactions avec autrui
- Éviter tout contact physique rapproché, y compris sexuel
- Ne pas partager d’objets personnels ou ustensiles
Les autorités sanitaires recommandent particulièrement la vaccination pour:
- Les personnes ayant eu un contact avec un cas confirmé
- Les gens ayant des relations sexuelles avec des personnes présentant certains facteurs de risque
- Les voyageurs se rendant dans des zones à transmission active
En 2025, la stratégie mondiale vise également l’intégration de la prévention du mpox dans les services de santé courants. Des initiatives comme la vaccination conjointe avec d’autres vaccins et l’inclusion de la prévention du mpox dans les discussions sur la PrEP du VIH sont maintenant recommandées.
Conclusion
Bien que la situation liée au mpox en 2025 reste préoccupante en raison de sa mutation et de sa propagation, les outils de prévention (vaccin, hygiène, isolement) et les efforts de surveillance renforcée permettent de garder espoir. La vigilance, la coopération internationale et l’éducation du public restent essentielles pour contenir la maladie.