RDC : Des tirs à balles réelles ont-ils éclaté lors du meeting du M23 au stade de l’Unité à Goma ?
Allégation : Des tirs à balles réelles ont éclaté lors d’un rassemblement du M23 au stade de l’Unité à Goma, impliquant les Wazalendos (milices pro-gouvernementales) et le groupe rebelle.
Verdict : Faux ! Aucune preuve crédible (vidéos, témoignages vérifiés ou rapports médiatiques) ne corrobore l’existence de tirs ou d’affrontements lors de ce meeting. Les sources indépendantes et les images disponibles confirment un déroulement pacifique, attribuant les rumeurs de panique à la présence d’un drone.
Le 06 février 2025, un message publié sur X par Elma Béton a suscité l’émoi. Selon cette publication, des échanges de tirs à balles réelles auraient opposé les Wazalendos et le M23 lors d’un meeting tenu par le groupe rebelle au stade de l’Unité à Goma. L’information, relayée par des comptes proches des milieux politiques congolais, a alimenté des débats enflammés sur les plateformes numériques, certains internautes accusant le M23 de minimiser les incidents, d’autres dénonçant une manipulation destinée à discréditer la rébellion.
Face à ces allégations contradictoires, AFRICHECK a examiné les preuves disponibles, consulté des sources médiatiques crédibles et analysé le contexte sécuritaire pour démêler le vrai du faux.
Vérification des faits :
Notre enquête en 3 points
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Aucune trace de violence dans les vidéos et les rapports médiatiques
Une vidéo publiée par Kivu Info/24, couvrant intégralement le meeting du M23, montre des centaines de participants chantant et écoutant des discours, notamment celui de Corneille Nangaa, chef de la branche politique du M23. Aucun mouvement de panique, coup de feu ou blessé n’y est visible. Le média précise d’ailleurs qu’« aucun incident » n’a été enregistré.
Par ailleurs, France 24, Jeune Afrique décrivent l’événement comme une démonstration de force pacifique du M23, qui a profité de l’occasion pour nommer un gouverneur et des administrateurs locaux. Aucun de ces médias ne mentionne des tirs ou des affrontements.
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Les bruits attribués à un drone, non à des balles
Plusieurs témoignages cités dans les commentaires sous la publication d’Elma Béton évoquent une panique soudaine due au survol d’un drone, et non à des tirs.
Une autre vidéo en parle. Voir ici
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Un contexte de propagande et de méfiance
Le M23, qui contrôle Goma depuis fin janvier 2024, cherche à assoir sa légitimité via des rassemblements publics. Un incident violent lors d’un tel événement, largement médiatisé, aurait immédiatement été documenté par les journalistes présents sur place. Par ailleurs, les rumeurs de tirs pourraient refléter la méfiance persistante entre partisans du gouvernement et soutiens du M23, chacun accusant l’autre de désinformation.
Conclusion
L’allégation de tirs à balles réelles lors du meeting du M23 à Goma relève de la désinformation. Les preuves visuelles, les rapports médiatiques et l’analyse contextuelle convergent vers un scénario pacifique, perturbé uniquement par une fausse alerte liée à un drone. Cette rumeur illustre comment les tensions politiques et la guerre de l’information alimentent des récits contradictoires dans un contexte de conflit.
Pour éviter de partager des fausses informations, vérifiez toujours les sources et privilégiez les médias indépendants.
