Privation de carte d’identité nationale au Mali : Que disent les faits ?
Allégation : Les citoyens maliens seraient privés de carte d’identité nationale depuis plus de deux ans en raison de l’inaction des autorités.
Verdict : Faux. La carte d’identité nationale au Mali existe toujours et est disponible dans sa nouvelle version biométrique, comme confirmé par les autorités et les médias officiels.
Le Mali a récemment adopté une nouvelle carte d’identité biométrique pour renforcer la sécurité, se conformer aux normes régionales et remplacer un système obsolète qui ne répondait plus aux besoins actuels des citoyens. Cette transition, bien que nécessaire, a entraîné des retards significatifs et des difficultés dans la distribution des nouvelles cartes, intensifiant les frustrations au sein de la population.
Dans ce contexte, le 10 décembre 2024, une publication sur le réseau social X (anciennement Twitter) par le compte @konate90 a affirmé que les citoyens maliens sont privés de carte d’identité nationale depuis plus de deux ans, faute de solutions apportées par les autorités. Ce message a rapidement gagné en viralité, accumulant 17,9k vues, 17 retweets, 192 likes et 42 commentaires en quelques heures. Utilisant des hashtags tels que #Bèki_Takè et #Mali, la publication a mis en lumière les préoccupations liées à la souveraineté des citoyens et à l’inefficacité perçue des autorités.
Face à la propagation de cette allégation, AFRICHECK a entrepris une vérification pour évaluer sa véracité et clarifier les faits. Cet article vise à démêler le vrai du faux concernant la disponibilité des cartes d’identité nationales au Mali et à fournir une compréhension claire de la situation actuelle.
Vérification des faits
Contexte historique : Un long chemin pour la carte d’identité nationale au Mali
Avant 2016, chaque Malien possédait une carte d’identité nationale classique. Pour faciliter la libre circulation des citoyens, le pays a rejoint l’initiative de la CEDEAO et adopté une carte interétatique. Mais les tensions politiques liées au coup d’État d’août 2020 ont changé la donne. En septembre 2023, le Mali a quitté la CEDEAO pour rejoindre l’Alliance des États Sahélo-Sahariens (AES), marquant un tournant dans sa gestion des documents d’identité.
Une carte biométrique pour répondre aux nouveaux besoins des citoyens
En réponse à ces évolutions, le gouvernement malien a introduit une nouvelle carte d’identité biométrique nationale sécurisée avec la Loi n°2023-001, adoptée le 13 mars 2023. Cette carte remplace également la carte d’électeur et vise à offrir aux citoyens un document moderne et sécurisé. Contrairement à certaines rumeurs, cette nouvelle carte est délivrée gratuitement, comme l’a confirmé un communiqué diffusé par l’ORTM.
La distribution de la carte d’identité nationale au Mali : Où en est-on ?
Contrairement à l’idée que les Maliens seraient privés de carte d’identité depuis deux ans, les faits montrent que la distribution de la nouvelle carte biométrique est bel et bien en cours. Par exemple, une vidéo publiée sur Facebook le 13 avril 2023 explique en détail l’initiative #opération retrait, qui guide les citoyens dans le processus d’obtention de ce document. Bien que des retards puissent encore être observés dans certaines régions, il est évident que les efforts pour rendre cette carte accessible sont réels.
Les rumeurs sur la carte d’identité nationale au Mali : Mythe ou réalité ?
Les affirmations selon lesquelles il n’existerait plus de carte d’identité nationale au Mali ignorent les nombreuses actions en cours. Certes, des défis logistiques et des délais existent, mais il serait erroné de dire que le gouvernement reste inactif. Les annonces officielles et les médias crédibles, comme Ouestaf, confirment que cette carte biométrique est une réalité et qu’elle est progressivement mise à la disposition des citoyens.
En somme, la carte d’identité nationale au Mali fait l’objet d’une réforme majeure. Si le chemin est encore semé d’embûches, les progrès réalisés témoignent d’une volonté claire de moderniser le système d’identification et de répondre aux besoins des Maliens.