Passeport AES : L’Autorisation de la CEDEAO est-elle Nécessaire en Raison de la Biométrie ?

Allégations : Le Passeport AES, intégrant la biométrie de la CEDEAO, nécessite l’autorisation préalable de cette dernière pour être validé et reconnu au sein des États membres.
Verdict : Faux ! En réalité, le passeport AES n’a besoin d’aucune autorisation spécifique de la CEDEAO, même s’il intègre la biométrie conforme aux standards régionaux
Depuis le 2 mars, un compte X nommé TOM LA SOURIS, comptant 14 000 abonnés, a publié une annonce affirmant : « PASSEPORT AES : Le passeport AES comporte la biométrie de la CEDEAO, du coup il faut que la CEDEAO l’autorise. » Cette information, en raison de son ampleur, est rapidement devenue virale, générant en quelques jours un total de plus de 5720 vues, 11 commentaires, 7 retweets et 58 j’aime.
Face à cette polémique, notre site de vérification des faits, AFRICHECK, a entrepris une investigation pour démêler le vrai du faux et apporter des éclaircissements sur cette information.
VERIFICATION DES FAITS
Vérification des sources officielles
D’après les recherches effectuées, aucune source officielle n’a confirmé l’existence d’une norme stipulant que les passeports de l’AES doivent intégrer la même biométrie que ceux de la CEDEAO. En effet, aucune déclaration, directive ni texte officiel n’a été émis en ce sens par les autorités compétentes, qu’il s’agisse des instances de l’AES ou de la CEDEAO.
Par conséquent, l’information selon laquelle les passeports de l’AES et ceux de la CEDEAO partageraient une biométrie commune est infondée. Cette confusion semble découler d’une mauvaise interprétation ou d’une rumeur sans fondement. Il est donc essentiel de rappeler qu’aucune base légale n’étaye cette affirmation.
Lire : ici
Différences et similitudes
D’après les recherches, la biométrie de l’AES (Alliance des États du Sahel) et celle de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) ne sont pas nécessairement les mêmes, même si elles peuvent partager certaines similitudes.
D’après une étude comparative, bien que les deux passeports présentent une biométrie conforme aux normes internationales de l’OACI, ils affichent une certaine similitude sur le plan technologique en raison du respect des standards établis. Cependant, ils se distinguent totalement en matière de gestion des bases de données, comme l’indique la description suivante :
La CEDEAO dispose d’une base de données élargie partagée entre ses 15 pays membres, ce qui permet une gestion optimale et une circulation fluide des informations à travers la région. En revanche, l’AES limite l’utilisation de son passeport à trois pays uniquement, à savoir le Mali, le Burkina Faso et le Niger, ce qui restreint l’accessibilité des données et la coopération régionale au sein d’un cadre plus large.
Concernant la signature numérique, la CEDEAO a intégré cette technologie pour renforcer la sécurité des informations échangées entre ses pays membres, garantissant ainsi l’authenticité et la confidentialité des données. De son côté, l’AES ne mentionne pas l’utilisation d’une signature numérique, en conclusion, bien que la biométrie soit techniquement similaire, la gestion des données et l’application des normes diffèrent sensiblement entre les deux passeports.
Réglementation des normes selon l’OACI
Une investigation des recherches d’après l’OACI on permis de savoir que l’AES n’a pas besoin de la permission de la CEDEAO pour utiliser la biométrie dans ses passeports. Chaque État a le droit souverain de concevoir et d’émettre ses propres documents de voyage selon ses besoins et priorités. Ainsi, le Mali, le Burkina Faso et le Niger peuvent décider indépendamment des spécifications de leur passeport biométrique.
De plus, la biométrie des passeports suit les normes établies par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), et non celles de la CEDEAO. Tant que le passeport AES respecte ces standards, il peut être reconnu au niveau international sans validation de la CEDEAO.
Enfin, l’AES s’inscrit dans une dynamique de rupture avec la CEDEAO, cherchant à créer une alternative régionale. Leur passeport est donc une expression de cette indépendance. En résumé, l’AES peut parfaitement adopter une biométrie similaire ou différente de celle de la CEDEAO sans son accord, l’essentiel étant le respect des normes internationales (OACI) pour garantir l’acceptation de leurs passeports à l’étranger.
Lire : Doc 9303 de l’OACI , Normes ISO/IEC pour les passeports biométriques .