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Niger : Le prétendu massacre à Chatoumane causant 138 morts démenti

Allégation : D’après une publication du compte X (@LSIAFRICA) en date du 11 décembre 2024, un massacre à Chatoumane, au Niger, aurait causé 138 morts, incluant 91 soldats et 47 civils, tout en dénonçant l’échec sécuritaire du général Abdourahamane Tiani.

Verdict : Faux ! Aucune preuve ne corrobore l’existence d’un massacre à Chatoumane ayant causé 138 morts, comme l’affirme LSI Africa. Les recherches approfondies, l’absence de rapports officiels, et le silence des médias fiables sur cet événement confirment qu’il s’agit d’une désinformation.

Depuis le coup d’État de 2023, le Niger traverse une période troublée. Les défis sécuritaires s’intensifient, et la pression sur le général Abdourahamane Tiani, leader de la transition, ne cesse de grandir. Dans ce contexte tendu, les informations circulant sur les réseaux sociaux suscitent souvent autant de questions que d’émotions.

Le 11 décembre 2024, une publication du compte X (@LSIAFRICA) a particulièrement attiré l’attention. Elle affirme qu’un massacre aurait eu lieu à Chatoumane, causant la mort de 138 personnes, dont 91 soldats et 47 civils. Rapidement partagée et commentée, elle a divisé les internautes. Certains dénoncent une incapacité totale de Tiani à sécuriser le pays, tandis que d’autres pointent du doigt LSI Africa, accusant le média de diffuser des informations non vérifiées.

Face à cette vague de réactions et à l’impact potentiel d’une telle allégation, AFRICHECK s’est engagé à démêler le vrai du faux. Cet article vous propose une enquête pour faire toute la lumière sur ce prétendu massacre.

Vérification de faits 

Aucune preuve d’une attaque à Chatoumane ayant causé 138 morts

Les recherches menées par AFRICHECK, combinées à l’analyse de sources officielles comme le Bulletin des activités des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) couvrant la période du 8 au 11 décembre 2024, n’ont identifié aucune attaque correspondant à l’ampleur décrite à Chatoumane. Bien au contraire, ces documents évoquent des opérations de ratissage et de sécurisation menées par les FDS pour prévenir d’éventuelles incursions, sans mentionner de pertes humaines.

De plus, aucun média local réputé, tels que le Journal du Niger ou le site spécialisé Terrorisme au Sahel, n’a rapporté d’incidents ou d’attaques dans cette région pour la période indiquée. Ces plateformes, reconnues pour leur couverture rigoureuse des questions sécuritaires, n’ont relayé aucune information corroborant les allégations liées au massacre à Chatoumane.

Les rapports officiels du ministère de la Défense nigérien ne font pas non plus mention d’un événement de cette nature. L’absence de données concrètes ou crédibles sur une telle attaque indique qu’il s’agit probablement d’une fausse information.

Capture d’écran du site LSI Africa.
Capture d’écran du site LSI Africa.

Une désinformation amplifiée par LSI Africa

Le site LSI Africa, à l’origine de cette affirmation, est connu pour sa tendance à publier des contenus controversés ou non vérifiés. Des analyses passées montrent que ce média est fréquemment associé à la diffusion de rumeurs infondées et sert souvent des intérêts politiques ou idéologiques.

Dans le cas du massacre présumé à Chatoumane, LSI Africa est la seule plateforme à avoir relayé cette information. Aucune autre source crédible, qu’elle soit gouvernementale ou journalistique, n’a confirmé ces allégations. Cet isolement médiatique renforce les soupçons de désinformation, car les événements majeurs impliquant un nombre élevé de victimes, comme l’affirme LSI, sont généralement rapportés par plusieurs médias fiables.

L’importance de vérifier les faits dans un contexte sensible

Ce cas met en lumière les dangers de la désinformation dans des contextes aussi fragiles que celui du Niger. La propagation de fausses informations, comme celle d’un massacre à Chatoumane, peut semer la confusion, alimenter les tensions politiques et nuire à la cohésion sociale.

L’analyse des faits montre que cette allégation repose sur des sources non vérifiées et une diffusion isolée. Aucune preuve tangible ne vient soutenir l’existence d’une attaque ayant causé 138 morts dans cette région. Ce type de désinformation souligne l’importance cruciale de recouper les informations et de s’appuyer sur des sources fiables avant de les partager.

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