Le Niger, le Burkina Faso et le Mali ont-ils vraiment quitté l’OIF ?

Allégation : Le Niger, le Burkina Faso et le Mali auraient officiellement annoncé leur retrait de l’OIF (l’Organisation internationale de la Francophonie)
Verdict : Vrai ! Le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont effectivement annoncé leur retrait de l’OIF (l’Organisation internationale de la Francophonie) le 19 mars 2025. Cette décision a été confirmée par des sources officielles, et l’OIF a respecté cette démarche tout en exprimant sa déception.
Depuis plusieurs mois, le Niger, le Burkina Faso et le Mali manifestent une volonté affirmée de redéfinir leurs relations avec certaines organisations internationales, dans le cadre d’une quête de souveraineté accrue. C’est dans ce contexte que, le 18 mars 2025, une publication du compte X « Histoires d’Afrique » a affirmé que ces trois États avaient officiellement notifié leur retrait de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Selon cette publication, cette décision s’inscrirait dans une démarche plus large visant à effacer toute empreinte de l’influence française au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES).
Cette déclaration a rapidement gagné en viralité, suscitant un vif débat sur les réseaux sociaux. Tandis que certains internautes y voient une rupture historique avec l’héritage colonial et une affirmation de l’autodétermination des États concernés, d’autres expriment des doutes quant à la véracité de cette information, soulignant l’absence de communication officielle des gouvernements concernés ou des instances dirigeantes de l’OIF.
Dans ce contexte de forte médiatisation, AFRICHEK entreprend une démarche de vérification afin d’établir, avec rigueur et objectivité, si cette annonce repose sur des faits avérés ou si elle relève d’une interprétation erronée des dynamiques diplomatiques en cours.
Vérification des faits
Le retrait officiel : des annonces confirmées
Les trois pays ont effectivement annoncé leur retrait de l’OIF. Cette décision a été confirmée par des sources officielles, dont une lettre adressée par le ministère des Affaires étrangères malien, dans laquelle il est précisé que l’OIF ne respecte pas les principes constitutionnels du pays. Ce message a été largement relayé par la presse locale et internationale, et il s’inscrit dans un cadre plus large de rupture avec les anciennes puissances coloniales. Le Niger et le Burkina Faso avaient pris des mesures similaires ces derniers mois, soulignant un rapprochement de plus en plus marqué entre ces nations, souvent perçues comme rejetant l’influence de la France et de ses alliés au sein de la Francophonie.

Les motifs évoqués : le respect des principes constitutionnels
La lettre du ministère des Affaires étrangères malien met en avant un motif principal : la non-conformité de l’OIF avec les principes constitutionnels du pays. Le Mali, après plusieurs années de turbulences politiques et de coups d’État (2020, 2021), a souligné que ses nouvelles autorités, issues de ces changements politiques, se considéraient comme devant protéger la souveraineté nationale sans ingérence extérieure. Cette position s’inscrit dans un contexte où la question de l’influence coloniale, notamment à travers la langue française, devient un sujet central pour ces pays. Il convient de noter que ces raisons, bien qu’évoquées officiellement, s’inscrivent également dans une dynamique politique régionale plus large.
La réaction de l’OIF
L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a réagi à cette annonce en exprimant sa déception, tout en réaffirmant son respect de la souveraineté des États membres. Dans un communiqué officiel, l’organisation a rappelé son engagement à promouvoir la coopération et la solidarité entre les pays francophones, tout en reconnaissant que chaque nation est libre de déterminer ses relations diplomatiques.
Oria Vande Weghe, directrice de la communication de l’OIF, a précisé : « Les pays sont souverains. Je pense qu’il y a une période de six mois avant que ce soit effectif. Une fois que cela est effectif, ils ne sont plus membres. » Ce délai réglementaire implique que le retrait ne sera pleinement acté qu’après cette période de transition.
Le départ du Niger revêt une dimension particulièrement symbolique, car l’OIF a été fondée à Niamey le 20 mars 1970. Ce retrait marque ainsi un tournant historique dans les relations entre l’organisation et les pays du Sahel.

Conclusion
Même si l’utilisateur exagère parfois dans ses publications concernant les motifs du retrait des pays du Sahel de l’OIF, l’information principale reste exacte. Le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont bien annoncé leur départ de l’organisation le 19 mars 2025, une décision confirmée par des sources officielles. L’OIF a pris acte de cette annonce en respectant la souveraineté des États concernés, tout en exprimant sa déception.