Faux : La Namibie n’a pas expulsé 500 Américains ni doublé leurs frais de visa
Allégation : La présidente de la Namibie aurait expulsé 500 Américains et doublé le prix des visas en réponse à Donald Trump.
Verdict : Faux, l’info est infondée et relayée par des sites sans aucune preuve officielle.
Depuis quelques jours, le site Tunisie Numérique a publié un article affirmant que « ce petit pays africain a osé face à Trump : la présidente expulse 500 Américains et double le prix de leurs visas. » En raison du caractère spectaculaire de ce message, celui-ci s’est rapidement retrouvé sur les réseaux sociaux, devenant viral en un temps record.
Face à la gravité de cette allégation, qui ne cesse de prendre de l’ampleur en ligne, notre site de recherche et de vérification des faits, AFRICHECK, a décidé de démêler le vrai du faux afin d’éclairer la lanterne des internautes.
VERIFICATION DES FAITS
Existence d’une loi encadrant désormais le visa de séjour en Namibie
Une nouvelle réglementation sur les visas en Namibie, mais pas d’expulsion de 500 Américains.
Depuis le 1er avril 2025, la Namibie a introduit une nouvelle politique de visas obligeant les ressortissants de plus de 30 pays, dont les États-Unis, à obtenir un visa. Cette mesure, motivée par un principe de réciprocité, remplace le système précédent qui permettait l’obtention du visa à l’arrivée. Elle vise à mieux contrôler les entrées sur le territoire namibien tout en garantissant la sécurité aux frontières. Toutefois, contrairement à ce que certaines publications virales ont affirmé, cette réforme ne concerne ni une expulsion massive de citoyens américains, ni un doublement soudain des frais de visa uniquement pour eux.
Une allégation sans fondement relayée massivement sur les réseaux sociaux, l’information selon laquelle « la présidente de la Namibie aurait expulsé 500 Américains et doublé leurs frais de visa » est donc infondée. Elle ne repose sur aucune source officielle ni déclaration gouvernementale. Après vérification, il s’avère que cette allégation est une déformation de la réalité, largement partagée sur les réseaux sociaux, sans preuve. Le gouvernement namibien n’a procédé à aucune expulsion de masse, et les nouvelles règles de visa concernent plusieurs nationalités, dans le cadre d’une réforme globale et non ciblée contre les Etats-Unis. Lire : TTW , Republic of Namibia.
Analyse du contenu et de la véracité du site
Ce “petit” pays africain a-t-il vraiment osé face à Trump ? Retour sur une infox virale.
L’information affirmant que “la présidente de la Namibie a expulsé 500 Américains et doublé le prix de leurs visas” circule massivement sur les réseaux sociaux. Le site à l’origine de cette rumeur adopte un ton émotionnel, ironique et agressif envers Donald Trump, jouant sur le cliché du “petit pays africain” qui défierait une “grande puissance”. Pourtant, aucune source officielle, ni déclaration du gouvernement namibien, ne vient appuyer ces affirmations. De plus, plusieurs propos attribués aux autorités sont soit inventés, soit grossièrement déformés, ce qui renforce le caractère douteux du contenu.
Une fiabilité partielle confirmée par des outils de vérification.
Une analyse du site à l’origine de cette allégation, via la plateforme de détection Factiverse, révèle qu’il est considéré comme moyennement fiable. Il publie régulièrement des articles comportant des lacunes en matière de sources officielles ou locales. Dans ce cas précis, l’article ne fournit aucun lien ou document crédible permettant de vérifier ses dires. La nouvelle loi sur les visas en Namibie, entrée en vigueur le 1er avril 2025, concerne bien les ressortissants de plusieurs pays, dont les États-Unis, mais elle n’implique ni expulsion de masse ni traitement discriminatoire. Il s’agit donc clairement d’une infox construite pour créer une réaction émotionnelle forte.
Identification de la rumeur
L’information selon laquelle « la présidente de la Namibie aurait expulsé 500 Américains et doublé le prix de leurs visas » trouve son origine sur le site Tunisienumerique, qui a publié un article au ton provocateur et émotionnel. Ce titre accrocheur, jouant sur l’image d’un « petit pays africain » défiant Donald Trump, a rapidement été relayé par d’autres plateformes en ligne.
Un recoupement d’indices et une recherche d’image via Google Lens ont permis d’identifier d’autres sites, comme ©ici1fo, ayant diffusé ce sujet, ainsi qu’une vidéo explicative sur TikTok. Ces éléments ont permis de contextualiser les faits : il ne s’agit nullement d’une expulsion, mais d’une réforme liée à la nouvelle politique migratoire de la Namibie, en vigueur depuis le 1er avril 2025. Celle-ci impose désormais un visa préalable aux ressortissants de plus de 30 pays, dont les États-Unis, dans une logique de réciprocité, sans aucune mesure punitive.
CONCLUSION
En définitive, cette allégation selon laquelle la présidente de la Namibie aurait expulsé 500 citoyens américains et doublé leurs frais de visa est entièrement infondée. Si la réforme entrée en vigueur le 1ᵉʳ avril 2025 impose désormais un visa préalable à plus de 30 nationalités, y compris les États‑Unis, il ne s’agit ni d’une expulsion collective ni d’une mesure punitive ciblée. Aucun communiqué officiel, aucun texte législatif ni aucune source gouvernementale ne corrobore ces rumeurs virales : il s’agit d’une infox née d’un article non fiable et propagée sur les réseaux sociaux. Pour voyager ou résider en Namibie, les ressortissants américains doivent simplement suivre la nouvelle procédure de visa, conçue dans un esprit de réciprocité et de contrôle migratoire, et non pour exercer une quelconque représailles contre une puissance étrangère.
