La Russie a-t-elle proposé une coopération militaire à la Côte d’Ivoire ? Voici ce que disent les faits

Allégation : la Russie aurait fait une offre de coopération militaire à la Côte d’Ivoire

Verdict : Vrai ! Des discussions ont bien eu lieu, confirmées par l’ambassadeur russe, mais il ne s’agit que d’une proposition sans engagement officiel de la part du gouvernement ivoirien.

 

Les relations diplomatiques entre la Russie et la Côte d’Ivoire remontent à 1967. Depuis lors, les deux pays ont maintenu des liens amicaux, avec des échanges dans divers domaines tels que l’éducation, le commerce et la sécurité. En juillet 2019, un mémorandum d’entente a été signé pour renforcer la coopération bilatérale, couvrant des secteurs comme l’éducation, l’énergie, l’industrie et la lutte contre le terrorisme.

Un tweet circulant sur X depuis le 24 février 2025 affirme que la Russie aurait fait une offre de coopération militaire à la Côte d’Ivoire. Dans les commentaires, de nombreux internautes ont qualifié cette affirmation de « fausse information », arguant qu’aucune source officielle ne l’avait confirmée. Face à ces doutes, AFRICHECK a décidé d’entreprendre une vérification des faits en s’appuyant sur des sources fiables et accessibles.

Vérification des faits : La Russie a-t-elle proposé une coopération militaire à la Côte d’Ivoire ?

Recherche et analyse des sources

Article de L’Infodrome (publié le 24 février 2025)

Le site L’Infodrome a publié un article exclusif intitulé « La Russie a proposé une coopération militaire à la Côte d’Ivoire (Ambassadeur) ». Selon cet article, lors d’un entretien avec l’ambassadeur russe en Côte d’Ivoire, celui-ci a confirmé que des discussions avaient été engagées sur une éventuelle coopération militaire. Il aurait déclaré :

« Nous avons fait des propositions à votre ministère de la Défense et espérons que la partie ivoirienne prenne en considération ce que la Russie pourrait donner, pourrait proposer à votre pays et ça va, j’en suis sûr, donner des résultats dans un futur immédiat. »

L’article contient une vidéo de l’entretien qui permet de vérifier l’authenticité des propos tenus.

Lien de l’article : [linfodrome.com]

Article de 7info

Un autre média, 7info, a relayé les mêmes faits rapportés par L’Infodrome. Toutefois, il apporte un élément d’analyse supplémentaire :

Selon Léon Séka, doctorant en science politique à l’université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, il est peu probable que la Côte d’Ivoire signe un accord militaire avec la Russie sous l’administration actuelle. Il déclare :

« Paris ne laissera pas la Côte d’Ivoire au concurrent russe. Il ne faut pas se leurrer, dans ce contexte d’une nouvelle guerre froide, la Côte d’Ivoire sous l’administration Ouattara ne va pas signer d’accord militaire avec la Russie. » Lien de l’article

Mémorandum de 2019 entre la Côte d’Ivoire et la Russie

Un mémorandum d’accord avait déjà été signé entre la Côte d’Ivoire et la Russie en juillet 2019, couvrant plusieurs domaines, notamment :

• Les échanges commerciaux,
• La sécurité et la stabilité,
• L’éducation,
• L’énergie,
• L’industrie,
• La lutte contre le terrorisme.

Ce mémorandum illustre une volonté de coopération entre les deux pays, bien qu’il ne s’agisse pas directement d’un accord militaire.

Lien de l’article : [Accéder à la Mission Permanente de Côte d’Ivoire auprès de l’ONU]

Conclusion

L’affirmation selon laquelle « la Russie aurait fait une offre de coopération militaire à la Côte d’Ivoire » repose sur des sources fiables, notamment un entretien confirmé par l’ambassadeur russe en Côte d’Ivoire. Cependant, il ne s’agit pas d’un accord officiel, mais d’une proposition en discussion.

L’analyse de 7info apporte un éclairage contextuel en indiquant que des facteurs géopolitiques et stratégiques rendent une telle alliance peu probable sous l’administration actuelle.

Enfin, le mémorandum de 2019 montre que la Côte d’Ivoire et la Russie ont déjà un historique de coopération, bien que non exclusivement militaire.

Ainsi, la déclaration contenue dans le tweet est vraie : les discussions existent, mais aucun accord formel n’a été signé à ce jour.