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Burkina Faso : Aucune attaque à Pissila n’a causé la mort de 23 soldats, cette image est sortie de son contexte

Allégation : Une publication sur le compte X (@ICI__AFRIQUE) affirme qu’une attaque à Pissila aurait causé la mort d’au moins 23 soldats burkinabè, accompagnée d’une image censée illustrer les faits.

Verdict : Faux ! Aucune attaque à Pissila causant la mort de 23 soldats n’a eu lieu. L’image associée a été sortie de son contexte et ne correspond pas aux faits rapportés.

Le 24 novembre 2024, le compte X (@ICI__AFRIQUE) a publié une information affirmant qu’une attaque à Pissila, une localité située à environ 30 km de Kaya, au Burkina Faso, aurait coûté la vie à 23 soldats burkinabè. Cette publication, accompagnée d’une image supposée illustrer les faits, a rapidement attiré l’attention, cumulant 16,4K vues, 67 likes, 19 retweets et 15 commentaires.

Face à la viralité de cette allégation, des interrogations émergent : s’agit-il d’une information vérifiable ou d’un cas de désinformation ? AFRICHECK a mené une enquête pour éclaircir cette situation. Voici ce que nos recherches ont révélé.

Vérification des faits

L’image associée à l’attaque à Pissila est-elle authentique ?

L’analyse initiale de l’image utilisée pour illustrer l’attaque à Pissila révèle des altérations évidentes. Des modifications de couleur y sont perceptibles, probablement destinées à masquer son origine réelle ou à induire les lecteurs en erreur. Ce type de manipulation est courant sur les réseaux sociaux pour détourner l’attention ou soutenir une allégation non fondée.

L’image issue d’une manœuvre militaire au Burkina Faso
L’image issue d’une manœuvre militaire au Burkina Faso
L’image supposée illustrer l’attaque à Pissila
L’image supposée illustrer l’attaque à Pissila

Pour approfondir, une recherche inversée a été effectuée à l’aide de Google Lens et TinEye. Les résultats montrent que cette image a été publiée pour la première fois en janvier 2019, soit bien avant la prétendue attaque à Pissila mentionnée dans la publication récente. Plus précisément, cette image provient d’une manœuvre militaire au Burkina Faso, menée dans le cadre d’efforts visant à renforcer les capacités de l’armée burkinabè. Il n’existe donc aucun lien entre cette photo et la zone de Pissila ou une quelconque attaque dans cette région.

 

Aucune couverture médiatique de l’attaque à Pissila

La vérification des faits s’est également concentrée sur la recherche de preuves supplémentaires concernant l’attaque à Pissila. Une analyse approfondie des sources médiatiques locales et internationales a été réalisée en utilisant des mots-clés tels que « attaque à Pissila » ou « attaque contre le poste avancé de l’armée burkinabè à Pissila ». Résultat : aucune mention de cet événement n’a été trouvée.

Les médias burkinabè, réputés pour leur couverture des attaques contre l’armée, n’ont rapporté aucune information sur une telle attaque impliquant la mort de 23 soldats. Il est hautement improbable qu’un événement d’une telle gravité passe sous silence, en particulier dans un contexte où les attaques contre les forces armées reçoivent généralement une attention immédiate.

Manque de sources crédibles autour de l’attaque à Pissila

Une autre faiblesse majeure de cette allégation réside dans l’absence totale de sources fiables pour soutenir l’affirmation. Le post initial ne contient ni références officielles ni liens permettant de vérifier les faits rapportés. Ce manque de transparence et de crédibilité fragilise considérablement la validité de l’information.

De plus, le média à l’origine de cette publication, connu sous le nom de ICI Afrique, a une réputation controversée. Ce compte a déjà diffusé par le passé des informations douteuses et non vérifiées, ce qui renforce le doute sur l’authenticité des faits rapportés dans ce cas précis.

Un cas manifeste de désinformation

Les résultats de nos recherches permettent d’identifier un schéma clair de désinformation dans cette affaire d’attaque à Pissila. Voici les principaux éléments à retenir :

  1. L’image est sortie de son contexte original : Elle provient d’une manœuvre militaire documentée en janvier 2019, sans lien avec les événements prétendument décrits dans la publication.
  2. Aucune preuve tangible : Aucune source crédible, qu’elle soit locale ou internationale, ne confirme l’existence d’une attaque à Pissila ayant causé la mort de 23 soldats burkinabè.
  3. L’absence de couverture médiatique : Les médias locaux, qui couvrent généralement les incidents liés à l’armée, n’ont mentionné aucun événement de ce type dans la région.
  4. Un diffuseur peu fiable : Le compte à l’origine de l’allégation a un historique de publications non vérifiées, diminuant encore sa crédibilité.

Après une analyse approfondie, il apparaît clairement que l’information selon laquelle une attaque à Pissila aurait causé la mort de 23 soldats burkinabè est infondée. L’image utilisée pour illustrer cette allégation a été modifiée et sortie de son contexte, provenant en réalité d’une manœuvre militaire datant de janvier 2019. De plus, l’absence de couverture médiatique et de sources crédibles renforce l’idée qu’il s’agit d’un cas manifeste de désinformation.

Ce cas souligne l’importance de vérifier l’origine des images et des informations avant de les partager. En s’appuyant sur des sources fiables et en utilisant des outils de vérification, il est possible de limiter la propagation de fausses nouvelles et de contribuer à un débat public mieux informé.

Avec AFRICHECK, démêlez le vrai du faux avec précision à chaque clic !

 

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