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Guinée-Bissau : Le Président Umaro Sissoco Embaló a-t-il refusé d’organiser des élections et ordonné l’expulsion de la CEDEAO ?

Allégation : Le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, aurait refusé d’organiser des élections et aurait ordonné l’expulsion de la CEDEAO du pays.

 Verdict : Partiellement faux ! Bien que le président Umaro Sissoco Embaló ait effectivement reporté les élections législatives, initialement prévues le 24 novembre 2024, et fixé une nouvelle date au 30 novembre 2025, aucune source crédible ne confirme qu’il aurait catégoriquement refusé d’organiser ces scrutins. En revanche, les menaces d’expulsion contre la mission de la CEDEAO, qui a quitté Bissau le 1ᵉʳ mars 2025, sont attestées par un communiqué officiel et plusieurs médias reconnus.

Une annonce largement relayée sur les réseaux sociaux affirme que le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, aurait refusé d’organiser des élections et aurait ordonné l’expulsion de la CEDEAO du pays. Cette information, qui alimente les débats, soulève des interrogations sur la situation politique et les relations entre Bissau et l’organisation sous-régionale.

Face à l’ampleur de cette affirmation et à ses potentielles répercussions, AFRICHECK a mené une enquête rigoureuse afin de vérifier la véracité de ces allégations en s’appuyant sur des sources officielles et des faits vérifiables.

 Vérification des faits

Allégation 1 : Le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, aurait refusé d’organiser des élections

 

Contexte

Élu en décembre 2019, Umaro Sissoco Embaló a pris ses fonctions à la présidence de la Guinée-Bissau le 27 février 2020. Son mandat de cinq ans s’est officiellement achevé en février 2025, mais l’organisation des élections suscite des tensions et des interrogations. Bien qu’il ait, à plusieurs reprises, réaffirmé son engagement à respecter le calendrier électoral, l’absence de clarté sur la tenue du scrutin a nourri des spéculations et favorisé la propagation de rumeurs.

Le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, lors d'une réunion avec le président russe Vladimir Poutine au Kremlin, à Moscou, Russie, le 26 février 2025. Source : reuters.com
Le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, lors d’une réunion avec le président russe Vladimir Poutine au Kremlin, à Moscou, Russie, le 26 février 2025.
Source : reuters.com
Analyse de la source de l’information

Les réseaux sociaux, notamment TikTok, ont largement amplifié les rumeurs concernant la situation politique en Guinée-Bissau. Certains internautes accusent le président Umaro Sissoco Embaló de reporter les élections, tandis que d’autres expriment des inquiétudes quant à ses ambitions de se représenter lors des prochaines élections présidentielles.

Cependant, après une analyse approfondie, il s’avère que bien que le président Embaló ait effectivement reporté les élections législatives initialement prévues pour le 24 novembre 2024, aucune source médiatique fiable ne confirme qu’il aurait formellement refusé d’organiser ces élections. Selon Jeune Afrique, ce report a été motivé par des « difficultés logistiques et financières ». En outre, en décembre 2023, le président a pris la décision de dissoudre le Parlement, invoquant une « tentative de coup d’État ». Néanmoins, aucune preuve tangible ne soutient l’idée d’un rejet catégorique des élections de la part du président.

Allégation 2 :  Le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló aurait ordonné l’expulsion de la CEDEAO du paysPeut être une image de texte

AFRICHECK a mené une investigation approfondie afin de vérifier cette allégation. Une recherche ciblée sur Google, à l’aide de mots-clés tels que « Umaro Sissoco Embaló aurait ordonné l’expulsion de la CEDEAO du pays », a permis d’identifier un communiqué de presse émanant de la mission politique de haut niveau CEDEAO-UNOWAS en Guinée-Bissau. Ce document officiel confirme que la mission a quitté Bissau dans la matinée du 1ᵉʳ mars, à la suite de menaces d’expulsion formulées par le président Umaro Sissoco Embaló.

Par ailleurs, plusieurs médias internationaux de renom, notamment Reuters et Ouestaf News, ont relayé ces événements en s’appuyant sur des sources officielles et des déclarations de la CEDEAO, renforçant ainsi la crédibilité de ces informations.

Conclusion

Après analyse, il apparaît que si le report des élections en Guinée-Bissau est avéré, aucune preuve crédible ne permet d’affirmer que le président Umaro Sissoco Embaló aurait refusé d’organiser des scrutins. En revanche, les menaces d’expulsion visant la mission de la CEDEAO sont confirmées par des sources officielles et des médias fiables.

Dans un contexte où les rumeurs et la désinformation circulent rapidement, il est essentiel de toujours vérifier l’authenticité d’une information avant de la relayer. Les fausses nouvelles peuvent manipuler l’opinion publique, alimenter les tensions et nuire à la stabilité politique.

Pour éviter de tomber dans ces pièges, nous recommandons de s’appuyer sur des sources officielles et des médias de référence. Avant de partager une nouvelle, prenez le temps de la confronter à des faits vérifiés par des plateformes de fact-checking reconnues, comme AFRICHECK.

 

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